Communiqué de presse : 

14 mai 2025 – pour diffusion immédiate

Jacques Rouby – Alchimiste de la matière

LA MONOGRAPHIE D’UN ARTISTE INCLASSABLE

Une monographie consacrée à Jacques Rouby (1953-2019) paraît aux éditions Lelivredart en mai 2025. L’ouvrage présente trois volets de la création de cet artiste autodidacte : cartons sculptés, acétates et dessins, accompagnés de textes critiques d’Isabelle Floch, Mikaël Faujour, Thierry Savatier et Elora Weill-Engerer. Les œuvres reproduites couvrent la période 1995-2007.

L’art comme expérience des limites

« Homme/art m’a tué » : cette phrase, confiée par Jacques Rouby à Isabelle Floch lors de leur première rencontre, résume l’intensité tourmentée de son rapport à la création. Artiste autodidacte vivant dans le Lot, Rouby a développé pendant plus de trente ans une œuvre singulière qui échappe à toute classification. Ni art brut, ni abstraction pure, ni figuration traditionnelle, son travail se caractérise par une recherche constante aux frontières de la matière, jusqu’à son point de rupture. Cette exploration lui vaut le qualificatif d’« alchimiste », transformant des matériaux pauvres en œuvres aux textures et compositions saisissantes.

Le carton comme territoire d’expérimentation

La part la plus saisissante de l’œuvre de Jacques Rouby réside dans ses cartons sculptés. Utilisant un matériau pauvre, il le transforme par des gestes répétés de creusement, de perforation et d’érosion contrôlée. Il travaille à même le sol, comme Jackson Pollock, scarifiant la surface à la gouge et au cutter, avant d’y ajouter des pigments naturels. Mais sa démarche va plus loin : il expose certaines œuvres aux éléments pendant plusieurs mois.

« Faire sécher, dessécher, laver. Les fourmis sont à l’œuvre et sculptent incessamment. Des galeries redessinent et perforent. Jusqu’à quand ? », s’interroge Lauranne, amie de l’artiste et témoin de ce processus radical. Cette collaboration avec les forces naturelles fait de Rouby un véritable alchimiste, pour qui « insectes, rongeurs, bactéries, moisissures, eau, soleil, pollens, vent faisaient partie de ses outils », comme le souligne Thierry Savatier.

Le mystère des acétates et la hantise du dessin

Parallèlement, Rouby explore deux autres médiums. D’une part, il travaille sur des feuilles d’acétate médicales, utilisant fusain, acrylique et transferts d’images et de textes provenant de journaux et magazines, créant des compositions énigmatiques « noir sur noir ». D’autre part, il dessine compulsivement, produisant des formes hybrides où « des corps étranges, enchevêtrés, distordus, hybrides, monstrueux, suggérés, dansant quelques sabbats plus infernaux qu’érotiques, en proie à une passion indéchiffrable », selon les mots de Thierry Savatier.

Cette trilogie forme un ensemble cohérent, marqué par ce que Mikaël Faujour décrit comme « une interminable succession de beautés inexplicables et d’étrangetés, de vertiges et de métamorphoses ». Le critique souligne également que l’art de Rouby « pose tout un chaos matériel par-dessus le chaos intangible de l’âme, donnant mille visages à la nuit sans matière, sans forme ni fond du dedans ».

Un destin tragique

Né à Gourdon dans le Lot en 1953 et décédé en janvier 2019 à Souillac, Jacques Rouby s’adonne d’abord au dessin, devient caricaturiste à Paris au début des années 1980, avant de s’installer définitivement à Souillac en 1997. Sa vie est marquée par plusieurs drames, dont deux inondations successives de son atelier en 2006 puis 2007, qui manquent de détruire l’intégralité de son œuvre. Une partie est sauvée grâce à son frère Michel qui stocke les travaux dans son grenier à Cahors. En 2008, deux de ses cartons sculptés entrent dans la collection de l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue. Son œuvre est finalement découverte par Isabelle Floch, fondatrice de la galerie La Ralentie, en 2012. L’artiste lui fait don de l’intégralité de son œuvre en 2016, avant de mettre fin à ses jours en 2019.

Les quatre auteurs qui contribuent à cette monographie apportent chacun un éclairage complémentaire : Isabelle Floch témoigne de sa relation avec l’artiste, Mikaël Faujour et Thierry Savatier analysent les dimensions esthétiques et techniques de son travail, tandis qu’Elora Weill-Engerer propose une lecture existentielle de son œuvre.

 

Cette monographie richement illustrée offre une plongée inédite dans l’univers d’un créateur radical qui, comme l’écrit Elora Weill-Engerer, vivait selon le principe qu’« il faut recommencer sa vie chaque matin ». Pour accompagner cette redécouverte, trois expositions sont prévues en 2025 : au Beffroi de Souillac, à la galerie La Ralentie et à la galerie Claire Corcia à Paris. À l’heure où les institutions reconsidèrent les parcours d’artistes restés en marge des réseaux officiels, l’œuvre de Jacques Rouby apparaît comme un témoignage essentiel sur la création conçue comme expérience-limite.

24 x 30 cm
64 pages
Couverture souple à rabats
Isbn 978-2-35532-454-3
40 €

En librairies le 15 mai 2025

A propos des éditions Lelivredart

Fondée en 2005, Lelivredart est une maison d’édition dédiée à la valorisation de l’art contemporain. Collaborant étroitement avec les galeries, les artistes et les musées, elle a publié à ce jour plus de 700 ouvrages, incluant des monographies, des catalogues d’exposition et des catalogues raisonnés.

Lelivredart se distingue par son engagement à contribuer au rayonnement de l’œuvre des artistes, offrant des publications de haute qualité qui mettent en lumière la diversité et la richesse de la création contemporaine.

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