Communiqué de presse : 

14 mai 2025 – pour diffusion immédiate

Anne Bothuon – Cous’humain

Parution en mai 2025 du livre Cous’humain, monographie consacrée à l’œuvre textile et sculpturale d’Anne Bothuon. Publié aux éditions Lelivredart, cet ouvrage de 104 pages dévoile l’univers singulier d’une artiste qui transforme la ouate et la tarlatane en corps humains d’une troublante vérité. Avec des textes de Françoise Monnin, Yves Sabourin et Barbara Tissier. Prix : 32€.

Cous’humain révèle une artiste majeure qui redéfinit les frontières de la sculpture contemporaine. Dans un monde obsédé par la perfection, Anne Bothuon célèbre les corps authentiques et vulnérables. Son œuvre résonne particulièrement à l’heure des débats sur le genre, le corps et les migrations. Ce livre constitue une référence indispensable pour comprendre comment l’art textile porte les enjeux de notre temps.

Un médium révolutionnaire

Anne Bothuon a inventé son propre langage plastique en créant un « médium textile » unique. Yves Sabourin décrit : « Cette matière surprenante, un humus subtil et savamment cultivé, où tout ce qui est semé ou planté devient substance. » Composé de ouate, tarlatane et fil à coudre, ce médium permet à l’artiste de modeler des corps grandeur nature d’une présence saisissante.

Sa technique consiste à modeler la ouate sur une armature métallique, puis à la recouvrir de tarlatane teintée qu’elle brode avec une grande aiguille de tapissier. « C’est de la broderie sauvage », concède l’artiste. Les fils colorés – rouge pour le sang, bleu pour les regards – créent veines, rides et carnations. L’artiste s’inspire d’El Greco, d’Egon Schiele et de Käthe Kollwitz, comme en témoignent les images punaisées dans son atelier des Lilas.

Des corps dans leur vérité crue

« J’aime ce corps abîmé, normal. Le fond de teint, la chirurgie esthétique et les corps bodybuildés me sont insupportables », confie Anne Bothuon. Ses sculptures montrent des êtres accroupis, marchant, s’enlaçant, dans des positions naturelles où plis du ventre et seins qui tombent révèlent notre humanité commune. Barbara Tissier observe : « Ces corps à étreindre donnent envie de s’approcher. Et de cette troublante familiarité peut surgir l’inquiétante étrangeté. » Sans socle ni piédestal, ces figures établissent une troublante proximité avec le spectateur. L’artiste ne cherche ni à flatter ni à humilier, mais à « dire quelque chose du vivant ».

Une œuvre résolument féministe

Le fil, historiquement « instrument privilégié des « travaux de dames » », devient ici « majeur ». Anne Bothuon transforme la couture en acte sculptural puissant, citant volontiers les mythes féminins du fil – Arachné, Pénélope, Ariane. « Sculpter est-il une forme d’empowerment ? » s’interroge Barbara Tissier. « C’est en tout cas de cette puissante rencontre des genres et paradoxes – plus que par son matériau – que l’œuvre d’Anne Bothuon tire sa résonance féministe. » L’artiste ne s’approprie pas : « Elle révèle, elle découvre, elle réhabilite. »

Un univers théâtral immersif

Diplômée de l’ENSATT, Anne Bothuon met en scène ses œuvres dans des installations immersives. Paula Rego disait : « Entrer dans mon atelier, c’est comme entrer dans mon propre théâtre » – une phrase qui résonne avec la pratique d’Anne Bothuon. Ses sculptures dialoguent avec des lavis brodés façon kakémono, des masques d’animaux inspirés de ses créations pour le Théâtre de la Licorne.

L’artiste crée des performances où la frontière entre sculpture et corps vivant s’estompe. Son Manteau de vie a été porté par la danseuse Édith Lienard, et lors d’Entrez dans la danse à Bonnieux (2022), la danseuse Huguette Schneider a incarné ses figures dansantes. Barbara Tissier évoque cette « transmission de manteau, comme un transfert de pouvoir ».

L’exil et la marche douloureuse

Une part importante de l’œuvre explore la thématique de l’exode. « Cette marche douloureuse de l’exil hante toute une part de l’œuvre d’Anne Bothuon », note Barbara Tissier. « C’est une marche, mue autant par la peur que par l’espoir, dont on connaît la direction mais jamais la destination. » Le manteau devient « habit de l’exode, carapace de l’exilé ».

Parcours d’Anne Bothuon

Née en 1964 à Brest, Anne Bothuon vit et travaille aux Lilas et au Conquet. Diplômée de l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT, 1988), elle a œuvré comme scénographe et créatrice de costumes avant de développer son travail sculptural. Lauréate du Grand prix de la Fondation Taylor pour la sculpture en 2021, elle expose régulièrement en France et à l’international.

Les auteurs

Françoise Monnin, critique d’art et rédactrice en chef du magazine Artension, signe la préface. Yves Sabourin, conservateur et historien de l’art, analyse le « médium textile ». Barbara Tissier, écrivaine et critique, accompagne chaque section de textes sensibles.

24 x 30 cm
104 pages
Couverture souple à rabats
Isbn : 978-2-35532-453-6
32 €

En librairies le 28 mai 2025

A propos des éditions Lelivredart

Fondée en 2005, Lelivredart est une maison d’édition dédiée à la valorisation de l’art contemporain. Collaborant étroitement avec les galeries, les artistes et les musées, elle a publié à ce jour plus de 700 ouvrages, incluant des monographies, des catalogues d’exposition et des catalogues raisonnés.

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