Georges Bastard – Amoureux des belles matières

Mot de l’éditeur :

En 1925, au faîte de sa carrière, Georges Bastard préside la classe « Tabletterie et maroquinerie » de l’Exposition internationale des arts décoratifs. Ses œuvres rayonnent dans les pavillons les plus réputés aux côtés de René Lalique et Émile Decœur. L’État acquiert régulièrement ses créations. Pourtant, cent ans plus tard, son nom demeure étrangement absent des mémoires. Ce livre voudrait réparer cet oubli en révélant un créateur dont la singularité mérite amplement la lumière.

Car Bastard possède ce don rare : faire de chaque matière une révélation. « Il traite en magicien toutes les matières », écrit l’historien de l’art Yvanhoé Rambosson en 1929. Qu’il s’agisse de nacre, d’ivoire, d’écaille ou de corne, l’artiste ne force jamais. Il écoute. Muriel Ciolkowska l’observe en 1917 : Bastard comprend que « chaque qualité de matière dispose d’un chant qui lui est particulier. Il s’agit de la faire chanter mélodieusement et toujours dans sa voix ». Dans cette attention portée à la nature profonde des matériaux se dessine une conception du métier qui le distingue de nombreux contemporains.

Né en 1881 à Andeville, dans une famille de tabletiers, Bastard hérite d’un savoir-faire ancestral avant d’intégrer l’École nationale des arts décoratifs de Paris en 1895. Cette double formation lui permet de naviguer entre deux mondes : celui du geste artisanal précieux et celui des avant-gardes modernistes. Mieux encore, il refuse de les opposer. En 1931, membre de l’Union des artistes modernes, il confie : « Je verrais volontiers ces pièces uniques, reçues comme étalons, inspirer des industriels de goût qui les diffuseraient pour répandre aussi un peu d’esthétique dans la vie usuelle et dans la masse. » De la Galalithe aux collaborations avec des parfumeurs, Bastard met sa virtuosité au service d’une démocratisation du beau.

Les pages qui suivent retracent ce parcours méconnu – éventails, coupes, boîtes, bijoux, projets inédits – jusqu’à sa nomination à la direction de la Manufacture de Sèvres en 1938, un an avant sa mort brutale. À l’heure où l’on célèbre le centenaire de l’Exposition de 1925, Clara Scrève donne enfin à Georges Bastard la place qui lui revient.

12,5 x 17,5 cm
32 pages en couleurs
Reliure cartonnée à bords francs, coins arrondis
isbn 978-2-35532-460-4
12 €

 

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