Sab – L’histoire atypique d’une artiste libre
Préface de Thomas Aillagon
Note de l’éditeur
Un trait de crayon imparfait sur le dessin d’une chaise bleue allait transformer le destin d’une artiste et celui de toute une ville. Cette heureuse maladresse de SAB, sublimée en œuvre monumentale sur la Promenade des Anglais, illustre parfaitement la capacité de l’artiste à transformer ses « imperfections » en force créatrice. Inspirée des emblématiques chaises bleues qui jalonnent la Promenade depuis les années 1950, cette sculpture en Plexiglas est rapidement devenue un phénomène sur les réseaux sociaux, immortalisée dans des milliers de selfies qui en font désormais un symbole incontournable de Nice.
La Chaise de SAB incarne parfaitement notre époque où l’art public dialogue avec les nouvelles technologies. Les hashtags #chaisedesab et #Ilovenice ont propulsé l’œuvre dans la sphère numérique, créant une interaction inédite entre le patrimoine niçois et la culture des réseaux sociaux. Héritière inattendue de l’École de Nice, dont Pierre Restany écrivait qu’elle « veut nous apprendre la beauté du quotidien », SAB réinvente la tradition des chaises bleues que les « chaisières » louaient aux promeneurs jusqu’aux années 1980.
De ses toiles hyperréalistes aux glacis minutieux jusqu’à ses sculptures en terre et bronze, SAB développe une esthétique qui oppose à la violence du monde ce qu’elle nomme elle-même « une patience active ». Cette maîtrise technique, acquise notamment à l’école d’art mural de Versailles, se met au service d’une sensibilité forgée dès l’enfance dans les Vosges, où la contemplation de la nature fut son premier refuge. Sa série de nus au smartphone interroge notre rapport à l’image et à l’identité, portant un regard à la fois engagé et bienveillant sur la condition féminine d’aujourd’hui.
De la chaise monumentale devenue symbole de Nice aux collaborations avec le bijoutier Ferret, l’artiste brouille les frontières entre art public, artisanat et création contemporaine. Cette capacité à faire dialoguer les genres inscrit son œuvre dans une modernité généreuse et accessible. « Je ne peins pas des nus, je ne peins pas des corps, je peins des vies », confie-t-elle, résumant ainsi une démarche qui transcende toujours le visible pour toucher à l’essentiel.
Au fil des pages qui suivent se dessine le portrait d’une artiste qui, d’une « erreur » de dessin à la création d’une icône urbaine, n’a cessé de transformer les accidents en opportunités créatrices. Son œuvre nous rappelle que la beauté reste, plus que jamais, ce qu’elle décrit comme « une manière de résister au monde ».
22 x 27 cm
96 pages en couleurs
Bilingue français/anglais
Couverture souple à rabats
ISBN : 978-2-35532-436-9
32 €
Où acheter ce livre ?
Acheter en ligne