« Le son me donne la couleur. » Nous sommes heureux de faire découvrir l’œuvre d’Erdal Alantar, artiste turc qui a créé à Paris une synthèse unique entre calligraphie ottomane et abstraction lyrique.
Installé en France en 1959, il peint au sol sur de grandes toiles, guidé par les symphonies de Wagner ou Berlioz. Sa double culture nourrit une gestuelle baroque où le noir, symbole oriental de « joie de vivre », dialogue avec des couleurs vibrantes. De l’usine d’œillets métalliques où il fut ouvrier aux cimaises des galeries parisiennes, son parcours témoigne d’une persévérance remarquable qui l’a mené jusqu’au Victoria & Albert Museum.
« Je ne fabrique pas, c’est un art de la bricole. » Nous découvrons avec émerveillement l’œuvre singulière de Guy Mansuy, artiste qui transforme les matériaux délaissés en compositions abstraites d’une rare élégance.
Dans son atelier où se côtoient bois flottés, papiers jaunis et métaux rouillés, il donne une seconde vie à ces fragments du quotidien. Formé aux Beaux-Arts de Paris puis décorateur à la Comédie-Française, il développe une approche unique où le théâtre influence sa façon de composer. Sans jamais utiliser de peinture, il crée des œuvres où la couleur naturelle des matériaux joue un rôle central, dans une démarche qui évoque le Bauhaus et Paul Klee. Son art nous invite à porter un regard neuf sur ce qui nous entoure, révélant la beauté cachée des matériaux les plus humbles.
Comment une « erreur » de dessin peut-elle devenir le symbole d’une ville ? Nous découvrons avec bonheur l’histoire de SAB, artiste autodidacte dont la Chaise bleue sur la Promenade des Anglais est devenue une icône de Nice.
De ses toiles hyperréalistes aux glacis minutieux jusqu’à ses sculptures contemporaines, SAB développe une esthétique qui oppose à la violence du monde ce qu’elle nomme « une patience active ». Sa série de nus au smartphone interroge avec finesse notre rapport à l’image, tandis que ses natures mortes révèlent une sensibilité forgée dès l’enfance dans les Vosges. Une artiste qui fait de la beauté un acte de résistance.
« Le réel ne nous est jamais si visible que dans son moment d’effacement. » Cette conviction de Géraud Vogt nous a interpellés par sa profonde justesse.
Dans ses huiles sur papier aux formats généreux, l’artiste français explore les frontières entre visible et invisible. Des voiles de matière grise et bleutée s’entrelacent et se superposent, créant des transparences qui évoquent tantôt la fluidité de l’eau, tantôt l’évanescence de la fumée. Une quête qui trouve aujourd’hui un écho particulier dans notre rapport au réel, comme en témoigne la présence de ses œuvres dans des collections privées de Paris à Tokyo, de Londres à Shanghai.